top of page
  • Noir Facebook Icône
  • Black Instagram Icon
  • Black Pinterest Icon

Se taire et écouter

  • Photo du rédacteur: The Nest
    The Nest
  • 2 août 2021
  • 10 min de lecture

Cela fait un bout de temps que je n’ai écrit. Alors j’ai beaucoup de choses à dire !! Et le thème du jour est si riche que je pourrais en parler des heures... Aussi, je n’exclus pas de revenir sur certains points dans de futurs articles... Restez sur la branche pour en savoir plus.

N’oubliez pas de partager autour vous les articles du Nid !


J’adore mon frère ! En disant ça, je ne vous apprends rien si vous me lisez depuis le début.

J’adore mon frère. Son bonheur et son bien-être me tiennent particulièrement à cœur, ça va de soi. Lorsque j’ai l’impression qu’il n’est pas bien, je fais de mon mieux pour l’aider : je le conseille, je l’aide à trouver des solutions, je trouve des solutions à sa place, j’y mets toute mon énergie. Vous l’aurez compris, je m’investis entièrement. S’il a le malheur de ne pas faire ce que nous avons convenu ensemble (du moins je suis persuadée que nous l’avons convenu ensemble...), le ton monte, je m’énerve. Je vous l’ai dit, j’adore mon frère, son bonheur et son bien-être me tiennent particulièrement à cœur...


Dernièrement, alors que nous discutions, le côté Wonder Woman qui sommeille en moi a détecté un appel à l’aide : ton frère a besoin de ton aide, tu te dois de la lui apporter. Naturellement, je lui ai demandé en quoi je pouvais l’aider dans cette situation. Il m’a répondu, en rien.

Quel choc !

« Comment ça, il n’a pas besoin d’aide ! Comment ça, il n’a pas besoin de MON aide ?? » Sa réponse m’a fait l’effet d’une gifle, me laissant dans la plus grande incompréhension. C’était pourtant évident qu’il avait besoin d’aide. Il venait de partager une difficulté, il ne pouvait QUE avoir besoin d’aide pour l’affronter ! Du moins c’est l’histoire que je me racontais.

Un peu plus tard, en repensant à cette conversation, je suis parvenu à la conclusion suivante: ce n’est pas qu’il avait besoin d’aide et refusait la perche que JE lui tendais, par fierté ou je ne sais quoi encore. Loin de là ! Le Grand n’avait pas besoin d’aide, tout court. Nous étions en train de discuter et il partageait une tranche de sa vie, rien de plus.


Ce jour-là, j’ai pris conscience de mes erreurs précédentes : jusqu’à lors, je ne lui avais jamais demandé de quoi il avait besoin. Je m’étais tout bonnement contenté de l’asséner de mes conseils qu’il n’avait absolument pas sollicités... Il était donc normal qu’il ne les mette pas en pratique. Si j’avais été plus attentive, je me serais rendu compte que je ne l’avais pas du tout écouté. Et si je l’avais écouté, je me serais rendu compte bien assez tôt qu’il n’avait besoin de rien.

Combien de fois vous comme moi nous sommes nous retrouvés dans pareille situation ?

Pensez à ce « mais je ne t’ai rien demandé » que vous avez reçu en guise de remerciements après avoir offert votre conseil avisé, ou votre aide à un proche ! N’est-ce pas rageant ? Décevant ?

On crie à l’ingratitude... bien trop vite.

En réalité, si on se donnait la peine de regarder la situation de plus près, on constaterait qu’à la base, ce proche ne nous a rien demandé.

Lors de mon échange avec mon frère, au travers de ses mots, j’ai entendu un appel à l’aide. En était-ce réellement ou n’était-ce que l’interprétation que je faisais de ses propos ? Au fond, à aucun moment je ne lui posé la question. Je lui ai apporté mon un conseil, là où j’aurais dû me contenter de l’écouter.

Me taire et écouter.


A force de recevoir des gifles, à l’instar de celle que je mentionnais précédemment, j’ai fini par comprendre plusieurs choses que j’aimerais partager avec vous aujourd’hui.



Ecouter pour écouter

Quand une personne nous parle, nous focalisons notre attention sur la réponse que nous allons lui apporter. Quand une personne nous livre une histoire la concernant, nous activons le mode réponse immédiate. A mesure qu’elle nous parle, nous sommes parasités par les expériences similaires que nous avons pu vivre, les réponses défilent à grande vitesse dans notre esprit. Nous commençons à formuler tout ce qu’on pourrait lui dire. Pendant ce temps, l’autre continue de nous parler, mais nous ne sommes plus réellement à son écoute. Nous sommes perdus dans un torrent de pensées. Nous manquons ainsi l’essentiel de ce qui est dit, nous manquons peut-être le besoin exprimé. A ce moment, nous entendons plus que nous écoutons. Nous percevons des mots, des phrases, qui viennent alimenter nos questions, construire nos réponses. Nous sommes focalisés sur nous-mêmes ! C’est inconscient et c’est naturel.


Ecouter n’est pas un exercice simple. Je reviendrai peut-être prochainement sur ce thème dans un prochain article, tant il est riche.

Ecouter requiert de se focaliser sur l’autre, en mettant en suspens son jugement, ses expériences, etc. pour accueillir ses propos.

C’est la première chose et la plus importante. Ecouter pour accueillir le récit de son interlocuteur, en saisir les détails, détecter les signaux forts (ou faibles), en tirer la substantifique moelle.

Mais alors, si on est occupé à écouter, à quel moment réfléchit-on à la prochaine question, ou à la réponse ? Me direz-vous !

Eh bien après avoir écouté, vous répondrais-je !

En fait, lorsqu’on est attentif à l’autre, la question vient toute seule, nous n’avons nullement besoin d’y réfléchir. Et si nous n’en avons pas dans l’immédiat, est-ce grave ? Rien ne nous oblige à avoir absolument quelque chose à dire ou à demander instantanément.

Ecouter d’abord, accueillir le récit de l’autre. Laisser le silence faire ce qu’il a à faire. Poser les questions, rechercher les réponses ensuite.


Ecouter pour mieux répondre

Si vous ne faites qu’entendre ce que l’autre vous dit, il y a des chances que votre réponse manque de pertinence (pour ne pas dire qu’elle soit complètement à côté de la plaque !).

Parfois en entendant ce que la personne nous raconte, nous écoutons nos propres expériences, nos propres besoins et apportons une réponse en conséquence. Ce n’est donc pas ce que l’autre attend. C’est alors que survient le fameux « je ne t’ai rien demandé ».

Et quand on y repense, on se dit, en effet elle ne m’avait rien demandé. J’ai peut-être déployé des efforts pour une personne qui n’attendait rien de ma part.


Au-delà de cela, il arrive que l’aide qu’on apporte à une personne, le conseil qu’on lui offre, ne soit pas pour elle, mais pour nous-mêmes. Notre histoire, nos expériences (quelles qu’elles soient), nos rêves, nos peurs, nos manques, etc. nous influencent et s’immiscent dans nos conseils, l’aide que nous apportons aux autres.

En voulant aider mon frère, après que j’ai cru entendre un appel à l’aide de sa part, en fait c’est moi que j’aidais. Je n’en avais pas conscience, mais mon action qui en surface était orientée vers lui, me concernait avant tout ! Le fait de le savoir en difficulté sur quelque chose me peinait, faisait grandir mon inquiétude. Alors, en lui donnant des conseils et solutions, il allait venir à bout de ses difficultés, et mon inquiétude s’atténuerait. Ce n’est pas ce que je me disais en le conseillant, mais c’est, je pense, ce qui se passait au fond de moi, de manière complètement inconsciente.

Or si j’étais restée concentrée sur le Grand, sur ce qu’il me disait, sur ce dont il avait besoin, je ne me serais pas retrouvée à projeter mes inquiétudes sur lui.


Comme je l’évoquais précédemment, quand nous écoutons une personne, un tas de choses défilent dans notre tête en même temps : les expériences que nous avons pu vivre que ce récit ravive, les histoires similaires qu’on a pu nous raconter, ce que nous avons vu, ce que nous avons lu ; les questions se bousculent les unes après les autres, qu’il s’agisse de questions de clarification, de curiosité. Tout ça est naturel !

Toutefois, plus on se concentre sur ce qui est dit, plus ces voix parasites tendent à disparaître pour ne laisser place qu’à la voix de notre interlocuteur et à son histoire.

Je ne sais l’expliquer, mais à ce moment là, c’est comme si toute notre machine interne se mettait au travail, analysait les informations, rassemblait ce qu’il y a lieu de rassembler, mettait de côté les points à creuser ou clarifier ; c’est comme si elle percevait des gestes et attitudes, des intonations, tout ce qu’elle serait incapable de percevoir si elle était occupée à répondre.

Une fois que l’autre a fini son récit, sans qu’on ne s’en rende compte, notre machine a analysé, synthétisé un nombre important d’informations. Nous sommes prêts à questionner ou répondre, notre intervention est bien plus pertinente et adaptée à la situation.

Le fait d’avoir écouté nous permet de mieux cerner les attentes, les besoins exprimés. Nous ne répondons plus par rapport à ce que nous croyons bon pour l’autre, mais vraiment par rapport à SON besoin. Si le besoin exprimé est celui d’être écouté tout simplement, inutile de venir avec nos conseils, offrons lui une oreille attentive. C’est ce qu’elle attend de nous, c’est ce qui lui fera du bien, à cet instant.

Et si la personne ignore ce dont elle a besoin, offrons-lui notre présence, notre disponibilité. Croyez-moi, nous ne sommes pas mieux placés qu’elle pour savoir ce dont elle a besoin. Viendra le moment où elle sera capable de l’identifier, par elle-même.


L’autre sait ce dont il a besoin

J’évoquais plus haut mon côté Wonder Woman (qui a énormément évolué au passage !) Quand il s’agissait d’écouter les autres, de les aider, Wonder Woman croyait savoir mieux que les intéressés ce qui était bon pour eux. Les personnes en question avaient beau me dire, ce n’est pas ce que je veux, ce n’est pas ce qu’il me faut, je n’écoutais pas. Je m’obstinais à leur faire comprendre qu’il y avait mieux pour elles. Elles ignoraient ce dont elles avait vraiment besoin, MOI, je le savais bien mieux qu’elles...

Quelle erreur !

Quand une personne nous parle, puisqu’en même temps nous pensons à nos expériences, ou celle des autres, nous proposons des solutions qui ont fonctionné pour nous, ou les autres. Pourtant ce n’est pas nécessairement la meilleure solution pour elle. Ce n’est pas parce qu’une telle solution a fait ses preuves qu’il n’en existe pas d’autres !

Parlant de solutions, nous pouvons également être tentés d’inonder la personne de multiples alternatives lorsqu’elle ne sait quel chemin prendre, parce qu’on estime que c’est mieux pour elle.


Or, nous avons besoin parfois d’être « coincés ». Nous avons besoin d’arriver à ce carrefour et de se poser, pour réfléchir aux différentes alternatives, pour faire des choix. Mais si nous avons quelqu’un à nos côtés, ou derrière nous, quelqu’un qui nous parle, nous guide, sans que nous puissions prendre le temps de nous écouter, à quel moment allons-nous pouvoir prendre notre envol ? A quel moment allons-nous pouvoir nous poser les bonnes questions sur ce que nous voulons, ce dont nous avons besoin ? Comment seront-nous capables de discerner que nous faisons ce choix pour nous et non parce que nous y avons été poussés ?

Je ne suis pas en train de dire que guider l’autre n’est pas bien. Loin de là ! Guider dans le sens donner toutes les informations nécessaires pour que l’autre puisse faire un choix éclairé, oui, bien sûr, c’est important. En revanche, guider dans le sens l’entraîner vers une voie ou l’autre, qui nous semble la plus adaptée, je pense que ce n’est pas la meilleure chose à faire. Nos intentions peuvent être tout à fait louables, pour autant, il est préférable parfois de laisser l’autre faire ses propres choix, quitte à se tromper.

Et si ça lui prend du temps de faire un choix, ce n’est pas grave. Il ne s'agit pas d'une course. Il vaut mieux parfois prendre son temps que de se précipiter. Viendra le moment où la personne aura conscience de ce dont elle a besoin et fera son choix.


Le bon moment

C’est vrai qu’on dit souvent qu’il n’y a pas de bon moment. Néanmoins, je pense qu’il y a un moment pour venir en aide aux gens, pour leur dire des choses, les conseiller.

Quand j’étais jeune, je passais des heures au téléphone avec mes amis. Parfois ces derniers me parlaient de leurs histoires de cœur. C’est arrivé que parmi eux, certains m’abreuvent (c’est ainsi que je le vivais) des mêmes complaintes, encore et encore. A la longue, ça me fatiguait, je n’en pouvais plus d’écouter ça, de conseiller dans le vide. Je finissais donc par être moins dans l’empathie et à dire le fond de ma pensée.

Je vous épargne la forme avec laquelle c’était fait... J’avais peut-être raison sur le fond. Seulement, au moment où je le disais, les personnes n’étaient pas prêtes à l’entendre. Résultat, elles se fâchaient contre moi. Ce que j’avais du mal à comprendre. J’étais convaincue de leur avoir rendu service en leur disant la vérité !

En écoutant attentivement une personne, nous saurons si c’est le bon moment pour se taire, dire une vérité, conseiller, aider, etc.


Par bon moment, j’entends ce moment où la personne est prête à recevoir cette main tendue, à écouter cette vérité. Avant, c’est trop tôt, elle ne sera pas disposée et notre intervention n’aura pas l’effet escompté. Ce n’est pas non plus en rabâchant le même message à une personne qu’elle finira par l’entendre, l’accepter. Elle doit avant tout passer par cette prise conscience qui la mettra dans les bonnes dispositions pour accepter ce que nous avons à lui dire, ou la main que nous nous lui tendons.

Au lieu de lui répéter la même chose encore et encore, une autre approche consisterait à lui demander de ce dont elle a besoin, comment nous pouvons l’aider, et l’accompagner jusqu’à ce qu’elle arrive à ce qu’elle souhaite.


Laisser le silence faire ce qu’il a à faire

Le silence.

Nous sommes bien trop nombreux à le redouter. Nous le voyons comme une menace. Pourtant, dans l’écoute, le silence est indispensable.

Avez-vous déjà expérimenté ceci : une personne raconte une quelque chose qui lui est arrivé. Vous écoutez attentivement. A la fin de son histoire, vous la regardez et restez silencieux. Elle se remet alors à parler, ajoute des éléments qu’elle n’avait pas mentionnés intialement. Une fois qu’elle se tait, vous restez à nouveau silencieux. La personne demeure également silencieuse. A ce moment-là, vous savez qu’elle a dit tout ce qu’elle avait à dire.

Cela n’arriverait pas si à peine sa phrase terminée, vous enchaîniez avec des questions!

C’est ça, laisser le silence faire ce qu’il à faire.

Laisser ce silence redoutable et menaçant s’installer, pour permettre à la personne de s’épancher, de prendre conscience de certaines choses, de trouver les réponses par elle-même, etc.


Ecouter ça paraît simple d’emblée. Il n’en est rien. Ecouter demande de la pratique. Ecouter requiert de se mettre de côté un instant pour se concentrer sur l’autre. C’est du temps pour l’autre. Ecouter c’est reconnaître la différence, laisser l’autre faire ses choix...

Ecouter c’est accepter de se taire.


Je vous ai prévenu que ça serait long... Je vais m’arrêter là pour aujourd’hui. La suite dans un prochain article !

N'hésitez pas à commentez, je suis toujours ravie de lire les commentaires et je prends plaisir à y répondre.


Vous aimez le Nid, partagez, parlez-en autour de vous. Faites grandir la nuée !

A très vite !

2件のコメント


mary_bureau21
2021年8月03日

Loved the article. Perfect after our discussion on Job!

いいね!
The Nest
The Nest
2021年8月03日
返信先

Thanks Mary ☺️

いいね!

© 2018 The Nest. Créé avec Wix.com

bottom of page