A l'aide!

Pourquoi est-ce si difficile de demander de l’aide ?

Entre nous, de quand date la dernière fois que vous demandez de l’aide à quelqu’un ? A quel moment demandez-vous de l’aide : avant même d’avoir essayé parce que vous savez d’ores et déjà que ce n’est pas votre fort ? Après quelques essais ratés ? Ou alors après mille et un essais, la mort dans l’âme ?

Bien sûr que ça vous parle! Nous nous sommes déjà tous retrouvés dans une situation où nous avions besoin d'un coup de main, au propre comme au figuré.

Mais ce n’est pas toujours facile de recourir à l’aide des autres ! Pourquoi ?

C’est la question du jour !

Dans ma famille, les femmes ont du caractère ! Je suis loin de faire exception à cette règle. Ne me demandez pas pourquoi, il m’arrive parfois de me prendre pour une Wonderwoman. Je fais tout, toute seule, toujours, jusqu’à une personne me dise, mais tu sais, tu peux te faire aider, tu n’es pas obligée de le faire toute seule ; parfois, j’en arrive au point où je n’ai pas d’autre choix que de demander de l’aide parce que c’est au dessus de mes forces, parce que ça dépasse mon champ de compétences... Bref parce que je n’ai vraiment pas le choix.

Il y a quelques années, avant d’intégrer mon appartement, je parlais à une de mes amies de mon déménagement imminent, de mes recherches d’entreprises de déménagement notamment. Spontanément, elle m’a proposé les services de déménageurs et j’ai accepté. Lisez bien : « spontanément, elle m’a proposé... » !

Peu avant le déménagement un ami m’a aidé à faire mes cartons et s’est rendu disponible pour le jour du déménagement. Je pensais pouvoir gérer le déménagement toute seule avec les déménageurs, d’autant plus qu’on m’avait dit qu’il s’agissait de professionnels. Je pensais que sa présence relèverait davantage du soutien... Le jour J, sa présence s’est révélée plus que précieuse, comme la manne tombée du ciel : je n’avais pas fini mes cartons même après y avoir passé la nuit entière, il fallait nettoyer l’appartement. Une fois dans le nouvel appartement, l’un des déménageurs s’est senti malade (non mais quelle idée de se remplir la panse tout juste avant le déchargement du camion!!!), alors il a fallu aider les déménageurs à porter les cartons jusqu’à mon appartement. Autant vous dire que des bras supplémentaires n’auraient pas été de trop. Ce fut un long dimanche de déménagement : après avoir déchargé l’intégralité du camion, il fallait encore aller nettoyer l’appartement que je venais de quitter. Ce n’est que vers minuit que j’ai dû terminer ! Je n’ose même pas imaginer comment la situation aurait tourné si mon ami n’était pas venu m’aider ! En fait, si: mes affaires seraient sans doute restées dans la rue, j’aurais dû pleurer à chaudes larmes, supplier les déménageurs pour qu’ils acceptent de monter et descendre les étages jusqu'au déchargement complet du camion...

Plus récemment, je devais préparer une communication pour un outil sur lequel je travaille depuis des semaines (en fait, des mois... Mais le simple fait de dire des semaines amoindri le temps que j’ai passé sur ce projet)! Pour être plus précise, j’avais travaillé sur la communication cet été et il fallait la revoir. Seulement, ma charge de travail ne me permettait pas de me concentrer sur cette communication et par conséquent de produire quelque chose de satisfaisant. J’ai passé des jours sur là-dessus, devant la même page blanche. Je n’arrivais vraiment à rien. Entre les interruptions diverses et le manque d’inspiration, je me sentais acculée, je n’y arrivais pas. J’essayais, encore et encore, sans succès. Voyant que rien ne sortait de ces heures, j’ai fini par demander de l’aide à une de mes collègues. Le fait d’échanger avec une autre personne, d’exposer mes points de blocage, les messages que j’avais envie de faire passer, et bien sûr, les idées qu’elle avait en tant que personne extérieure au projet ont été plus qu’utiles. L’après-midi même, la communication était rédigée. J’étais dessus depuis des jours, il n’en ressortait absolument rien. Et là, au bout de 15 minutes d’échanges, 30 minutes de concentration et de rédaction, la communication était prête... Imaginez un peu le temps que j’aurais pu gagner si dès le début j’avais crié : « à l’aide »...

Comme je disais au début, je me prends souvent pour Wonderwoman, je pense que je suis capable de tout faire toute seule. On pourrait penser, que c’est une question d’égo, de fierté, d’orgueil, peut-être... A vrai dire, je ne me suis jamais considérée comme une personne avec un égo surdimensionné, un orgueil démesuré. Pour autant, je pense que dans ces situations il est tout de même question d’égo et de fierté.

Demander de l’aide, dans un certain sens c’est comme reconnaître ses faiblesses, se trouver face à ses manquements, se mettre à nu. Et quoiqu’on en dise, personne n’aime ça. On préfère tous se sentir forts que vulnérables. Pour revenir à mes exemples précédents, accepter l’aide de mon ami pour mon déménagement c’était reconnaître que je n’étais pas capable de porter des charges lourdes. Quand on y pense, c’est vrai que je n’ai pas cette force dans les bras, mais l’admettre tout de suite, c'est autre chose...

Pour ce qui est de la communication que je ne parvenais pas à produire, c’est encore plus délicat. J’ai fait des études en communication, alors je devrais être capable de produire une communication qu’elle soit formelle ou informelle. Reconnaître que j’avais besoin d’une personne pour m’aider à réaliser cette communication était difficile. D’emblée, cela me donnait l’impression que ces études que n’avaient servi à rien (j’exagère volontairement !). Mais ce n’est que « d’emblée »... Au fond, ne dit-on pas que l’union fait la force ? Ne dit-on pas seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ? C'est tellement vrai, mais tellement si peu évident à admettre au quotidien, dans le feu de l'action. En réalité, tous, nous avons cet égo, cette fierté, plus ou moins présent(e) qui nous empêche de solliciter toute aide extérieure, aussi nécessaire puisse-t-elle être.

Vous ai-je dit comment je me suis sentie après avoir reçu l’aide de mes ami et collègue ? J’avais l’impression qu’on m’avait ôté une épine du pied (plusieurs même!), je me sentais plus légère, confiante dans ma capacité à pouvoir produire ce qui était attendu de moi. Une fois le cap de la fierté surmonté, une fois l’aide souhaitée obtenue, en général on se sent mieux, beaucoup mieux, vraiment mieux !

C’est vrai, il est difficile de demander de l’aide, parce qu’on a le sentiment d’être mis à nu, parce qu'on se sent vulnérable, parfois redevable, incapable, parce qu'on a peur de déranger... Les raisons sont multiples. Ce qui est essentiel c’est de comprendre qu’il ne s’agit que d’un sentiment, la réalité est autre. Ca fait du bien d’être aidé. Au risque de me répéter, seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.

Je reconnais qu’au quotidien ce n’est pas facile à appliquer, mais j’essaie...

Et vous, avez vous du mal à demander de l’aide ? Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi ? Vous voulez partager votre expérience ? Laissez-moi un commentaire ci-après. En tout cas, prenez un instant pour vous poser ces questions.

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