Another Day in Paradise
- The Nest
- 22 nov. 2019
- 3 min de lecture
"She calls out to the man on the street
Sir, can you help me ?
It's cold and I've nowhere to sleep,
Is there somewhere you can tell me ?
He walks on, doesn't look back
He pretends he can't hear her
Starts to whistle as he crosses the street
Seems embarrassed to be there
Oh, think twice, it's another day for
You and me in paradise
Oh, think twice, it's just another day for you,
You and me in paradise"
Qu’on aime Phil Collins ou non, cette chanson fait partie de ces chansons cultes qu’on a entendu au moins une fois dans sa vie.

Ces dernières années, j’ai pu faire quelques voyages dans des destinations assez lointaines, voire exotiques. Le dernier en date, l’Afrique du Sud (la République Sud Africaine devrais-je dire !)
Un midi, lors du déjeuner, après notre visite de Soweto, nous avons eu droit à un court intermède musical. Des artistes locaux ont interprété quelques chansons du répertoire des années 70-90. « Another Day in Paradise » en faisait partie.
J’adore cette chanson. D’ailleurs, depuis que cet intermède, je n’ai pas cessé de l’écouter en boucle. Quand on aime, on ne compte pas...
Je me souviens aussi que j’ai eu l’occasion de l’étudier en cours. Malheureusement, ça ne m’a pas laissé un très bon souvenir. J’ai détesté devoir décortiquer chaque mot, chaque phrase de la chanson... Alors rassurez-vous, je vais vous épargner cela, mais je vais quand même vous livrer mon interprétation personnelle de cette chanson.
Pour moi, Another Day in Paradise, c’est une chanson engagée, une chanson qui nous interpelle sur la pauvreté qui nous entoure. Cette pauvreté que nous côtoyons au quotidien, si bien que parfois on n’y prête plus attention ; elle se fond dans notre paysage, on finit par s’y habituer, par l’oublier...
Another Day in Paradise à Soweto... Il faut dire que le choix n’était pas si anodin (je n’ai pas interrogé le chanteur, mais à mon avis, il a interprété cette chanson à dessein!). Lors de notre tour de la ville, nous avons pu découvrir une ville très contrastée, où richesse extrême et extrême pauvreté se côtoient : d’un côté du trottoir, maisons cossues de milliardaires, portails automatiques, voitures luxueuses, restaurants et autres lieux à la mode, de l’autre, shacks et mendiants. Tout cela cohabite, dans une espèce de disharmonie... Je ne peux que terminer cette phrase par des points de suspension tant j’en suis restée sans voix. Aujourd’hui encore, je manque de mots pour décrire cette disharmonie qui rend cette ville si déconcertante.
J’ignore ce qu’il en est pour vous, mais pour ma part, je ne compte pas le nombre de fois où je me suis sentie comme dans cette chanson. En vacances, du haut de nos bus de tourisme climatisés, nous parcourons les villes, loin du quotidien des locaux. A l’arrêt, nous sommes sans cesse interpelés par des vendeurs à la sauvette, des mendiants. Il nous arrive alors de détourner le regard, de changer de trottoir pour ne pas avoir à les croiser, de faire mine de ne pas les entendre.
On se retrouve alors dans la peau cet homme dans la chanson face à cette sans-abri, embarrassé de la situation.
Oh lord, is there nothing more anybody can do?
Oh lord, there must be something you can say
Vous ai-je déjà parlé de mon envie de changer le monde ? Je crois l’avoir déjà évoqué dans l’un de mes nombreux posts. La souffrance des autres ne me laisse pas indifférente, mais je ne peux donner à tout le monde. Dans certaines situations, mon unique geste se limite à regarder le mendiant et adresser un sourire ou répondre chaleureusement à son « bonjour ».
Mettre fin à la pauvreté dans le monde ne va pas se faire en un jour.
Alors je vous propose une interprétation différente de cette chanson. A la base de la pauvreté, il y a un manque, une insuffisance. Et si la femme décrite dans la chanson était un(e) collègue qui a besoin d’aide mais qu’on fait semblant de ne pas entendre, un(e) ami(e) qui a besoin d’un service mais nous sommes trop occupés pour le lui rendre, un(e) inconnu(e) qui a besoin qu’on lui indique le chemin, mais ce n’est pas celui que nous empruntons et nous sommes trop pressés pour l’aider, l’accompagner...
Vous l'aurez sans doute remarqué, cela ne nécessite pas de débourser un seul centime !
Oh think twice, cause it's another day for
You and me in paradise
Oh think twice, it's just another day for you
You and me in paradise
Just think about it
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