Je suis étrange. Et alors!
- The Nest
- 18 juil. 2018
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 juil. 2018
Il y a quelques jours, une personne m’a dit que j’étais étrange. J’avoue, sur le moment, je n’ai pas su comment le prendre : était-ce positif ? Etait-ce une critique? Je ne savais pas trop. En même temps, je n’avais pas envie de me poser trop de questions, alors j’ai accueilli ce commentaire en riant, tout simplement.
A vrai dire, ce n’était pas la première fois qu’on me faisait ce commentaire, ça faisait juste très longtemps que je ne l’avais pas entendu.

Quand j’étais plus jeune, les qualificatifs de ce type revenaient souvent à mon sujet.
Au collège / lycée, à la récré, j’aimais passer du temps adossée au balcon à regarder mes camarades de classe, les autres élèves. Je restais un peu en retrait, mais pas trop non plus, et de là je les observais, ça m'amusait. Cela me donnait l’impression de faire partie d’un immense spectacle. C’était encore plus vrai quand j’étais en second cycle. Le bâtiment donnait directement sur la cour. J’avais tout le loisir d’observer ce qui se passait en bas. La récré était toujours très animée, impossible de s’ennuyer, il se passait toujours quelque chose.
Vous avez sans doute déjà vu dans les films cette scène où un personnage se tient statique au milieu de la foule en mouvement et tout défile autour de lui. C’est exactement comme ça que je vivais ce moment! J’avais l’impression de m’imprégner de tout ce qui se passait autour de moi, de ressentir cette énergie, cette effervescence de la récréation... Effectivement, une personne seule, un peu à l’écart de la foule en mouvement, ça peut surprendre, voire déranger !
Plus récemment, il y a 2 ou 3 ans, j’étais au mariage d’une amie, avec mon +1. Pendant le cocktail, alors que les uns et les autres dansaient ou discutaient, moi j’étais soit au bar, soit assise sur un transat à regarder les autres. Ca avait été plus que frustrant pour la personne qui m'accompagnait. Plutôt extraverti, mon ami ne comprenait pas que je reste dans mon coin, au lieu d’aller vers les autres, alors que lui brûlait d’envie d’aller échanger avec les invités, faire connaissance...
Après le mariage, nous sommes allés rendre visite à une de mes tantes. Bien évidemment, sa question était : « alors, comment c’était ? » Sans hésitation j’ai répondu: « très bien, j’ai passé un très bon moment ». Mon ami a écarquillé les yeux ! Il n'en revenait pas, il avait pensé que je m’étais ennuyée toute la journée et que je disais ça pour sauver la face. En réalité, j’avais vraiment aimé, j’avais réellement passé un excellent moment. Depuis mon transat, regarder les invités rire aux éclats, danser, se prendre en photo dans les vignes, regarder les enfants jouer, c’était agréable, drôle.
C’était une autre façon de vivre et d’apprécier ces moments, la mienne.
Je fais partie de ces personnes qui pensent que chacun de nous est unique. Oui, il peut y avoir des personnes qui nous ressemblent, des sosies, on peut partager des traits de caractères communs, etc. Mais chaque être est unique. Et je pense que c’est essentiel de le rester.
Quand on m’a dit que j’étais étrange, comme je disais précédemment, pendant un court instant, je me suis posé des questions, mais ça n’a duré qu’un instant ; l’instant d’après, je me disais, « je suis étrange, et alors ! »
Oui, je suis étrange, oui, j’ai une façon différente d’apprécier les moments, de les vivre, et alors... Est-ce qu’on est tous obligés d’agir tous de la même façon ?
Je ne pense pas.
Toutes les fois où j’ai essayé de faire les choses comme les autres, en désaccord avec ma nature, ça sonnait faux. J’avais du mal à me reconnaître et en plus je trouvais ça très énergivore.
J’ai toujours été une personne réservée. Je ne vais pas naturellement vers les autres, encore moins quand ils sont en groupe ! J’ai plus de facilité à aller vers les personnes seules, à l’écart, à leur parler pour qu’elles se sentent moins seules.
Lorsque j’ai débuté mes études en RH et intégré dans le monde professionnel en stage, on m’a tout de suite fait savoir qu’avec le métier que j’avais choisi, il fallait que j’aille vers les gens. L'horreur! J'avais envie de faire plaisir à mes responsables, j'avais envie d'être bien vue. Alors, je me forçais à aller vers les collaborateurs, même quand je n’avais rien à dire, je me forçais à rire des blagues qui ne m’amusaient pas, à écouter des conversations à ne plus savoir comment me sortir de là, bref c’était parfois douloureux. A la fin de la journée, j’étais exténuée, je ne comprenais pas pourquoi. En fait, ça me bouffait littéralement de l’énergie.
Avec le temps, j’ai trouvé un équilibre. Je ne suis pas complètement asociale, mais je ne suis pas non plus complètement extravertie. Il m’arrive d’aller vers les gens, il m’arrive aussi de rester dans mon coin, mais dans ces cas là, je veille toujours à rester le visage ouvert et accueillant. Je n’essaie pas (plus) de forcer ma nature, j’ai arrêté de vouloir être parfaite aux yeux des autres. J’estime que ça fait partie du respect de soi.
Après tout, on a tous nos bizarreries, non ? Moi, il paraît que je suis étrange, et vous ?
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