Le bal
- The Nest
- 5 août 2018
- 4 min de lecture
Au collège et lycée, il y avait deux événements phares, événements que les élèves attendaient chaque année avec impatience. On pourrait comparer ça au « Prom » !
Le premier d’entre eux était le Small Tchop (petite bouffe). Pendant de longues semaines, chaque classe préparait sa fête minutieusement.

Il y avait tout d’abord la collecte des fonds : sans argent pas de fête. Chaque élève devait mettre la main à la poche, économies et argent des parents y passaient pour se concocter notre belle fête. Un trésorier était choisi/voté pour garder précieusement l’argent. A l’approche de la fête, c’était le moment de faire les comptes et le moment des dons : même si chacun essayait de faire preuve de générosité, sans les dons, difficile de s’en sortir avec la seule enveloppe. C’était un établissement catholique alors l’idée du partage était au cœur de la fête y compris dans sa préparation. Au-delà de l’argent (car tout le monde ne pouvait pas en donner), il était possible d’apporter quelque chose : un plat, un dessert, de la boisson, des assiettes et couverts, des gobelets en plastique, de la décoration, de la musique, etc. Une fois qu’on clôturait l’enveloppe, on répartissait la somme pour acheter le complément d’ingrédients, de boissons. Les filles étaient chargées du marché (sans commentaire...) et les garçons des boissons (sans commentaire également). Les tâches étaient également réparties : des équipes pour le marché et la cuisine, d’autres pour acheter la boisson, l’équipe de nettoyage et décoration de la classe avant les festivités (c’était toujours celle dans laquelle je m’inscrivais !), l’équipe de nettoyage après la fête. Pour chaque classe c’était le même schéma. C’était vraiment un moment unique. Le Small Tchop dans sa préparation, son organisation était vraiment un moment unique, un moment de partage, de communion, un moment de fête.
A côté de l’organisation de l’événement, il y avait la préparation personnelle. En temps normal, je n’avais pas à me soucier de ce que j’allais porter (nous avions un uniforme !). Mais pour le Small Tchop, c’était autre chose. Je réfléchissais pendant de longues semaines au vêtement j’allais porter ce jour-là, et je n’étais pas la seule ! Les conversations tournaient autour de ce qu’on allait porter pour le Small Tchop (y compris pour les garçons, c’était l’époque des Nike Air Jordan !)
Puis il y avait la danse. Après avoir partagé le repas, chaque classe séparément, toutes les classes de la 6ème à la 3ème se retrouvaient au préau du premier cycle pour la danse et les classes de 2ndeen terminale se retrouvaient au préau du 2nd cycle. Quand on était en 4ème ou 3ème, c’était toujours un sujet de se retrouver avec les 6èmes parce qu’on se croyait grands. Alors, on allait souvent avec les grands. On se faisait systématiquement jeter par le surveillant...
Mon moment préféré de la danse c’était les slows. Non pas parce que je dansais, non, tout simplement parce que c’était le moment où les couples se formaient, les yeux jaloux se dévoilaient, les couples se défaisaient aussi. Le slow c’était le moment où le garçon prenait enfin son courage à deux mains pour inviter la fille qu’il convoitait depuis des mois et à qui il n’osait pas parler... Il s’en passait des choses durant le Small Tchop... C’était très amusant à observer tout ça. Et dire qu’il n’y a plus de séquence slow maintenant dans les fêtes, je ne comprends pas...
Si le Small Tchop était ouvert à tous, il y avait un événement plus « sélect » ! Le Bal des Terminales. Je voyais ça comme un Small Tchop dans une version ouverte aux seuls élèves de terminale. J’avais tellement entendu parler de cet événement...
Je tenais absolument à y aller. Le problème est que je n’étais pas en terminale. Si les élèves du premier cycle n’y étaient pas admis, ceux au moins en seconde, pouvaient y participer. Justement j’étais en seconde.
Le problème est que ça se passait de nuit. Hors de question pour ma mère de me laisser y aller tout court, encore moins seule.
Ca sentait la négociation : d’abord trouver un chaperon et ensuite parler de l’événement à ma mère en lui disant que j’y avec le chaperon qu’elle connaîtrait bien entendu et en qui elle aurait confiance.
A vrai dire, je n’avais pas beaucoup de choix de chaperons : deux cousins. J’ai choisi parmi eux. Ca n’a pas été une mince affaire, Il n’avait pas prévu d’aller au bal cette année là. Comment était-ce possible ? Il pouvait aller au bal des terminales mais il n’en avait pas envie, ça je n’arrivais pas à le comprendre ! Je ne me souviens plus de ce que je lui ai promis pour qu’il finisse par accepter.
Etape suivante, convaincre ma mère. Elle a accepté ! Mon cousin était une véritable caution en or pour moi ! Et il le savait...
J’avais donc mon sésame pour la soirée et mon chaperon. Pour cette année là, la soirée avait lieu dans une boîte de nuit de la place, privatisée pour l’occasion. Ce n’était pas vraiment ce à quoi je m’attendais. J’imaginais cette soirée comme un Small Tchop de nuit. C’était loin d’être le cas. Les filles étaient en robe de soirée ! Je me suis sentie mal habillée d’emblée, avec mon pantalon et ma chemise. C’était toujours mieux que mes robes à fleurs...
Ce jour-là, j’ai retrouvé une amie de classe et nous avons passé la soirée ensemble. Tout comme au Small Tchop, les couples se formaient, il y avait les gens populaires à côté de qui tout le monde voulait se mettre. Pendant la fête les élèves faisaient un tas de choses qu’ils n’avaient pas droit de faire le reste du temps ; boire et fumer en faisait partie.
J’ai passé la quasi totalité de la soirée à danser avec une camarade de classe. Heureusement qu’elle était présente, autrement je me serais ennuyée ferme.
Ce bal des terminales a été mon premier et mon dernier. En fait, je m’étais fait tellement d’idées de cet événement... Il était à mille lieux d’y ressembler. Je ne m’attendais pas à une boîte de nuit et c’est tout.
Ce qui importait à mes yeux à ce moment là c’était principalement cette envie de faire comme ces autres élèves de 2ndequi avaient été au bal des terminales! Je pouvais enfin dire : moi aussi j’y ai été. En définitive, je ne m’en suis même pas tant vantée que ça, tant j’avais trouvé ça inintéressant. Une chose est sûre, après ça, l’envie d’y retourner ne m’a pas repris.
Tu es sûr? j'ai un vague souvenir d'avoir exprimé ma gratitude avec un MKone!
Bon, je commence à me rendre compte que tu me dois beaucoup de choses chère cousine