Mauvaise perdante
- The Nest
- 15 juin 2018
- 5 min de lecture
Je sors du sport, j’ai eu mal, j’ai souffert, je ne sens plus mes abdos, quant à mes jambes, elles sont comme inexistantes. Pourtant, il me reste un ultime effort à fournir avant le repos : les escaliers. Je me poserais bien au pied des ces derniers pour ne repartir qu’une fois que j’aurais repris l’usage de mes jambes. Mais ça, c’est dans mes rêves !

En réalité, j’ai dû monter les marches une à une. Une chose est certaine, j’ai pu à nouveau sentir mes jambes, mais pas comme je le souhaitais. J’avais mal avec plusieurs « a ». Et pourtant ça, samedi, je remets ça, pour une séance, sexy...
Entendons-nous bien, je parle de sport ! J’ai une séance « sexy comme au crazy ». La promesse : rebooster sa confiance en soi, renforcer son corps et dévoiler son potentiel féminité unique. Apprentissage d’une gestuelle féminine, élégante et même sensuelle afin de révéler son véritable SOI ! Waouh, tout un programme ! J’ai hâte, car sexy et moi... C’est un peu comme si on demandait à un bâton d’être souple. J’en ris d’avance. Peut-être que je vous raconterais cette séance.
Bref.
Après 2 mois d’absence, j’ai repris le rythme à la salle de sport. Non pas parce que l’été arrive ou à cause des quelques beaux gosses (aka BG) des cours de boxe ou de crossfit. Loin de là ! J’ai des considérations beaucoup plus profondes que ça : j’aime gagner, réaliser mes exercices correctement, tenir les positions plus que 3 secondes (au lieu de m’affaler lourdement sur le tapis), faire autant de répétitions qu’il est demandé sans être en apné, sans haleter en ayant l’impression que mes poumons vont finir sur le tapis. Vous l’aurez compris, je suis très loin du compte. Alors je cumule les séances pour gagner en souplesse et endurance.
Cette attitude ne s’applique pas qu’au sport.
Maths - Roseline: 1-0
Quand j’étais au lycée, j’étais loin d’être parmi les meilleurs en maths (façon extrêmement polie de dire que j’étais nulle). Ma moyenne oscillait entre 3 et 5 sur 20, au grand désespoir de ma maman qui était dans les chiffres tous les jours! J’ai donc eu le privilège de bénéficier de cours particuliers. Quelle horreur ! C’était pour moi la pire des punitions. Au lieu d’aller jouer, j’étais de corvée répétition de cours de maths et devoirs, pendant au moins 2 heures. On ne peut pas dire que c’est le moment de la journée que j’attendais avec le plus d’impatience. Quand mon répétiteur (c’est comme ça qu’on appelait ce job avant) était malade, j’étais aux anges. Malgré mon enthousiasme limité, les cours se passaient très bien, je comprenais les subtilités des équations à deux ou trois inconnus, je réussissais mes exercices haut la main, le rêve! Quand je revenais en cours, c’était la même chose, le cours était limpide. Lorsque les résultats du contrôle tombaient : 5 ! Toujours noté sur 20 ! Triste réalité! Comment était-ce possible ?! J’avais beau essayer de faire de mon mieux, rien n’y faisait, j’étais abonnée aux mauvaises notes. Pour ceux qui se posent la question, je n’ai pas continué les cours de maths très longtemps. C’était très difficile d’admettre ma défaite face à cette matière, mais je n’avais guère le choix. J’ai commencé à détester les maths. J’avais en horreur cette sensation d’échec, ça me dévorait...
Jouer pour gagner
Un autre domaine où l’échec n’était pas une option c’était les jeux de société. Le problème est que mon frère avait (a encore d’ailleurs !!) la même logique. Alors deux mauvais perdants qui jouent ensemble, ça se termine forcément mal : en larmes généralement et en accusations de tricherie. Je ne vous fais pas un dessin, j'étais celle qui pleurait et qui accusait, en larmes, mon frère d’avoir triché, d’avoir fait exprès de me poser les questions les plus difficiles, d’avoir mal battu les cartes, mal mélangé les lettres du scrabble, etc. On fait preuve d’énormément de créativité quand on est mauvais perdant et peut-être aussi d’un soupçon de mauvaise foi. En tous les cas, quand je perdais (ruinée au Monopoly et dépossédée de toutes mes maisons et terrains, et surendettée à la Bonne paye, ou avec tous mes pions à la "maison" au dada parce qu'aucun 6 n'arrivait alors que mon frère amenait tous ses pions les uns après les autres vers la victoire...) , il fallait absolument qu’on rejoue encore et encore, jusqu’à ce que je gagne.
A propos de jeux de société, un jour, à la pause déjeuner, des collègues ont proposé de jouer à Time’s Up. Bien évidemment, mon esprit de gagnant a été réveillé. J’ai prévenu mes équipiers, je déteste perdre ! C’était sans compter sur une collègue de mon équipe qui n’arrivait à rien deviner du tout. Ce qui me mettait hors de moi! Malgré ça, nous avons quand même gagné. Toutefois, quand il a fallu faire de nouvelles équipes, sans m’en rendre compte, j’ai dit à haute voix que je ne voulais plus d'elle dans mon équipe car elle nous faisait perdre des points. Oups.
Course de relais - Roseline: 1-0
Je me souviens également qu’en 3ème, pour le brevet, il y avait des épreuves sportives. A l’époque je courais (l'équivalent du 800m). J’étais une des meilleures de ma classe. J’étais de toutes les épreuves de relais. Au moment de l’épreuve d’endurance, sur la ligne de départ, j’étais hyper mal placée. La course a débuté dans un cafouillage sans nom et j’ai perdu du terrain. Je n’étais pas la première de la course. D’autres filles que j’avais l’habitude de battre avaient pris l’avantage sur moi et malgré tous mes efforts, j’avais pris trop de retard pour les dépasser toutes. Résultat, je n’étais pas sur le podium. Je peux vous dire que ça été le moment le plus traumatisant de ma vie (d’accord, j’exagère un peu). Après ça, j’ai détesté la course un long moment, jusqu’à ce que je gagne de nouveau !
Je suis une mauvaise perdante, je l’admets. L’important est de participer fait partie de ces phrases que je ne comprends toujours pas. Avec le temps, j’ai appris à ne plus pleurer quand je perds. J'avoue, il m’arrive encore un peu d’accuser les autres de tricherie! A présent, quand je perds, je fais bonne figure... Oui, les points de suspension sont très lourds de sens !!
L'adversaire le plus redoutable
Si j’aime gagner, ou réussir, il y a quand même un point qui me semble important de souligner : ce qui importe pour moi ce n’est pas tant le fait de battre des adversaires ou de me montrer meilleure que les autres. Ce qui importe pour moi c’est de me dépasser, moi! Si à côté de ça, ça me permet de faire mieux que d’autres, très bien, mais ce n’est pas ce que je recherche en premier.
Pour revenir à ma rupture avec les mathématiques, lorsque j’avais de mauvaises notes au début de la 4ème, et que je devais montrer ma copie de contrôle à ma maman (copie qu’elle devait viser en plus !! le summum de l’humiliation, mais c’était la règle au collège et lycée!) j’arrivais systématiquement avec la même excuse : « nous étions nombreux à avoir de très mauvaises notes ». Et elle avait pour habitude de me répéter d’arrêter de me comparer aux autres. Je ne devais pas regarder ce que faisait le voisin, je devais faire de mon mieux, donner le meilleur de moi. Si cette remarque avait le don de m’énerver par le passé, j’en ai fait une devise. Chercher à se dépasser, sans cesse. Toujours plus loin, plus fort, plus vite comme le dit si bien le générique d’extrême limite. Ou encore « Citius, Altius, Fortius ». Et elle avait raison.
En définitive, l'adversaire le plus redoutable ce n'est pas l'autre, c'est soi-même!
J’allais oublier un détail, si nous sommes un jour amené à jouer ensemble et que vous gagnez, évitez de me narguer, d'agiter votre victoire sous mon nez. Que dit-on déjà? Chassez le naturel...
Mauvaise perdante un jour, mauvaise perdante toujours !
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