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Mon journal public

  • Photo du rédacteur: The Nest
    The Nest
  • 29 juin 2018
  • 4 min de lecture

Ce soir, pendant que je parlais à ma mère (c’est mon rituel du vendredi), dans la conversation, nous avons évoqué mon frère. Un peu plus tard dans la soirée, je me suis retrouvée à relire un texte que j’avais écrit à son sujet. De fil en aiguille, ça m’a fait penser à une histoire que j’ai eu envie de vous raconter.

Comme je dis souvent, quand je n’ai pas d’idées, je pense toujours à des bêtises.



Je vous l’ai dit, et vous l’aurez remarqué, j’aime écrire. Cet amour pour l’écriture ne date pas d’hier. Vous avez déjà eu un journal intime ? Moi si, et pas qu’un seul !


Un jour ma mère m’a offert un journal intime. A partir de ce moment, j’ai continué de m’en acheter ou de demander à ce qu’on m’en achète, tous les ans ! J’adorais écrire dedans. Tous les soirs, je remplissais ma petite page. C’était tout un cérémonial : j’entrais dans ma chambre, je fermais la porte derrière moi, je sortais mon journal de sa cachette, ainsi que la clé pour ouvrir le cadenas. Puis je racontais ce qui m’était arrivé au cours de la journée. J’ai toujours été fleur bleue, alors parfois, je notais des broutilles de fleur bleue...

J’aimais ces moments où je repassais en revue ma journée. Je repensais aux moments qui m’avaient plus, ceux qui m’avaient le moins plus. Les personnes que j’aimais bien, celles que j’aimais moins, celles que j’aimais un peu plus que bien. J’avais des sujets qui tournaient boucle dans mon journal intime. A ce propos, il y a 5 ans, j’ai retrouvé mes journaux et je les ai relus: quand on est ado, on est vraiment ado ! Les préoccupations sont d'un autre ordre. Heureusement qu’avec l’âge, on murit... Cela dit, je pense que dans certains domaines, j’écrirais encore la même chose qu’à cette époque. Eh oui, il y a des constantes, mais chut...


Vous avez des frères et sœurs ? Avez-vous déjà remarqué que les frères, petits comme grands d’ailleurs, ont souvent cette fâcheuse tendance à vouloir lire ce que leurs sœurs écrivent dans ces cahiers ! Eh bien c’était le cas de mon frère. Il avait cette curiosité qui dépassait mon entendement. Et bien entendu, je refusais de lui montrer ou de lui dire quoi que ce soit. Ce qui était, évidemment, de nature à exacerber sa curiosité. Je cachais forcément quelque chose, je parlais forcément de garçons, de garçons qu’il connaissait ! Je jurais que non ! Ce qui l’intéressait, c’était de savoir qui j’aimais plus que bien. Il avait la certitude qu’il le trouverait dans mon journal, allez savoir pourquoi !

Il s’était alors fixé comme objectif de trouver mon journal et de le lire.


A cette époque, j’avais un tout petit journal, 2 jours par page de mémoire ! Je ne pouvais donc pas raconter l’intégralité de ma journée. Je me focalisais sur les moments les plus marquants. Quand on est ado, les moments marquants, je pense que pour toutes les ados, c’est toujours les mêmes... Soit les disputes avec les copines (je n’en avais pas énormément, je trainais plus avec les garçons, donc ce n’était pas un sujet), soit les garçons : il s’est assis à côté de moi !!! Il m’a touché le bras. Il m’a dit bonjour... Il m'a ignorée aujourd'hui. Il a fait ça, ça veut dire ceci ou cela et toutes les analyses qui suivaient. Je vous passe la crise d’hystérie qui accompagnait certains moments !

Un jour, à l’heure du déjeuner, nous étions dans nos chambres respectives. J’étais avec ma cousine, mon frère était dans sa chambre avec deux de mes cousins. On les entendait rire. En y prêtant bien attention, on se rendait vite compte qu’ils ne faisaient pas que rire, ils gloussaient. Ce n’était pas le genre de rire à une blague, ou une histoire drôle. Non, c’était le rire moqueur. Ca sentait la raillerie (je reconnaissais le rire moqueur de mon frère à des kilomètres)! Mais de qui se moquaient-ils ?

Je suis allée les voir, histoire de satisfaire ma curiosité. Ils se sont précipités de cacher l’objet de la raillerie. Et là... Dans la précipitation... Malheur... Ca ne serait pas... Noooon, ce n’est pas possible... Je venais de reconnaître mon journal.

Les bougres, ils étaient totalement hilares. Je ne savais plus où me mettre. Ils me récitaient ce que j’avais marqué, en se moquant ouvertement. Quelle humiliation. J’étais dans une colère noire ! Tous mes secrets dévoilés sur la place publique, c’était déjà difficile à avaler. Mais en plus ils faisaient l’objet de la pire des moqueries...

Eh oui, je parlais de personnes qu’ils connaissaient ! La catastrophe. Ils avaient osé trafiquer la serrure de mon journal pour pouvoir lire ce qui était inscrit... Totale violation de ma vie privée d’adolescente ! Le pire c’est qu’ils en étaient fiers. Ca a duré quelques jours, autrement ça serait moins drôle!

Je ne m’en suis pas remise. D’ailleurs, après ça, je n’ai plus jamais eu de journal intime, du moins j’ai arrêté d’écrire mes secrets dans ces cahiers d’emblée estampillés journal intime. J’écrivais dans des cahiers tout ce qu’il y avait de plus normal, en commençant au milieu du cahier ou par la fin. Je ne sais pas dire si mon frère a lu d’autres journaux intimes après celui-là, mais ça ne m’étonnerait pas...


Récemment, j’ai voulu acheter un de ces jolis cahiers pour en faire un journal, mais le traumatisme de mon adolescence m’a rapidement rattrapée : la peur que quelqu’un mette la main dessus. Je me suis ravisée, je ne l’ai pas acheté.


Et vous, vous avez eu une période journal intime ? D’ailleurs, c’est quelque chose d’e typiquement féminin ?

#journalintime,#adolescence,#frereetsoeur


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