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Ode à l'amère patience

  • Photo du rédacteur: The Nest
    The Nest
  • 24 avr. 2018
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 27 avr. 2018

Une fois que j’ai terminé de rédiger ce billet, j’ai voulu l’appeler « complainte d’une impatiente ». L’instant d’après, le mot ode m’est venu à l’esprit. Je l’ai trouvé plus positif, plus en phase avec ma pensée, d’autant plus que je ne souhaite pas heurter l’amère patience avec qui les relations n’ont jamais été de tout repos!



Ô patience, qui me rend la vie si vivante,

Toi qui, seule, sait me pousser dans mes derniers retranchements.

Toi qui, seule, est capable de faire sortir le meilleur de moi.

Ô patience, qui me rend la vie si insupportable parfois,

Je ne t’aime pas !

Patience, je ne t’aime pas, et pourtant au fil des années, j’ai appris que je devais composer avec toi. Encore mieux, j’ai appris à composer avec toi.

Patience je ne t’aime pas, et pourtant au fil des jours, je découvre comment t’appréhender.

Patience, je ne t’aime pas, mais enfin j’ai compris qu’il valait mieux faire profil bas auprès de toi.

Moi qui aime gagner, j’ai trouvé adversaire redoutable. Se battre contre toi est peine perdue.

Quels que soient mes efforts, tu gagnes toujours. En plus tu es vindicative...

Patience, je ne t’aime pas, mais j’en appelle à la fin des relations hostiles.

Ô amère patience,

Je ne t’aime pas, mais j’aime le goût que tu laisses une fois que tu pars...


Vous l’avez compris, si j’avais un mot à rayer du vocabulaire français, ça se serait celui-ci. Patience. L’écrire me rappelle combien ce mot me crève les yeux, le tympan et m’irrite la langue.

Je n’aime pas attendre, c’est un fait, avéré !

Il paraît que la première fois que je suis partie en vacances à l’étranger notamment, j’étais tellement excitée et impatiente que je me suis réveillée dans la nuit, je suis allée dans la chambre de ma mère pour lui demander « on est déjà demain ? »

Vous imaginez si elle m’avait prévenue plusieurs jours à l’avance ?  Même moi je n’aurais pas aimé être à sa place dans cette situation...

Je n’ai jamais aimé attendre. C’est sûrement la raison pour laquelle ma mère ne répondait jamais « oui », elle disait soit « non », soit « on verra », les « oui » étaient rares.

J’ai aussi un vague souvenir d’un ami qui m’avait dit oui pour je ne sais plus quoi. Je l’ai tellement rappelé à ses engagements qu’il a fini par me dire que plus jamais il ne s’engagerait auprès de moi...

Non, je n’aime vraiment pas attendre. Le comble c’est que chez moi TOUT se fait toujours attendre. TOUT !


J’ai beau me répéter : « patience is not simply the ability to wait – it’s how we behave while we’re waiting », ce n’est pas suffisant. Je n’aime pas attendre et je ne sais pas attendre. C’est un cercle vicieux.

Il y a peu, je discutais avec une amie sur les attentes... J’ai dégainé ma grande phrase sur la patience ! Facile à dire qu’à faire. Cela dit, même si je peine à la mettre en application, je reconnais que la manière dont on vit l’attente est cruciale.

Il y a quelques années, j’avais envie de changer de poste et de revenir au métier pour lequel j’avais été formée. Je n’en pouvais plus de produire le même tableau de bord avec un set d’indicateurs que personne ne lisait. C’était une horreur à produire, je passais des heures, jours, à relancer mes interlocuteurs, mois après mois. Certains ne répondaient même plus quand ils voyaient mon nom s’afficher. Je faisais aussi une overdose de l’organisation d’événements. J’en déprimais.

Quand j’arrivais au bureau, je n’avais qu’une envie, repartir. Alors j’arrivais tard, je rentrais tôt. Je n’ai jamais fait autant de pauses qu’à cette période. Je détestais cette situation et encore plus le fait d’être dans cet état.


Un jour j’ai décidé de prendre les choses autrement. Fini la déprime, j’avais décidé de voir le bon côté des choses. D’accord, ce tableau de bord était pénible à produire, le présenter était tout aussi ennuyeux pour tout le monde ! MAIS, j’avais beaucoup à apprendre sur le métier, comprendre ces indicateurs pouvait me permettre d’apporter de la valeur ajoutée, au lieu de les reporter machinalement, mois après mois dans un fichier. Et c’est ce que j’ai fait. Je questionnais davantage mes interlocuteurs, encore plus quand je ne comprenais pas. Le fait d’apprendre a rendu l’attente plus agréable. L’envie de changer de poste n’était plus une obsession. Elle s’est finalement concrétisée au bout d’un an après ce changement d'état d'esprit. C’est arrivé tellement vite que je n’ai pas vu cette année passer.

Au total, il m’aura fallu 7 ans pour obtenir le poste pour lequel j’ai étudié. 7 ans c’est extrêmement long quand on ne sait pas patienter. En 7 ans, on a largement le temps de se résigner, se décourager, abandonner. J’ai eu des moments de doute, des moments de colère, des moments de découragement. J’ai fait mon possible pour qu’ils ne durent pas. Je me suis forcée à garder les yeux rivés sur la lumière au bout du tunnel, au lieu de me focaliser sur la longueur du tunnel. C’est un effort de tous les jours, encore aujourd’hui.


Un effort qui en vaut la peine... Le fruit de la patience est réellement doux !

Je me souviens qu’une collègue m’a dit une fois « tu as vraiment la poisse » en faisant référence à mon souhait de changer de poste et notamment tous les obstacles qui dressaient devant moi systématiquement : réorganisation, opportunités qui me passaient sous le nez, etc. J’aurais pu me dire que j’avais la poisse ! Au lieu de cela, j’ai choisi de croire que ce qui m’arrivait n’était pas anodin, c’était pour une raison bien précise. Certains appellent ça de la naïveté, d’autres, la foi...


Malgré toute ma bonne volonté, je travaille encore sur ma maîtrise de l’art de la patience (pas toute seule bien entendu)! C’est souvent douloureux, mais le jeu en vaut toujours la chandelle ! Si comme moi vous êtes impatients, j’espère que cet article vous inspirera. Adressez vous aussi, votre ode à la patience, ça soulage; entourez-vous de personnes positives et l'attente vous paraîtra dérisoire !!

Cet article m’a été inspiré par la citation de Rousseau qui dit que la patience est amère mais son fruit est doux.

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