Souvenirs de vacances
- The Nest
- 29 juil. 2018
- 5 min de lecture
Quand j’étais plus jeune, croyez le ou non, la période des vacances était loin d’être celle que j’attendais avec le plus d’impatience. Pour moi, vacances rimaient avec rester à la maison, s’ennuyer, chercher désespérément comment s’occuper. Bien entendu, ma maman savait me trouver des choses à faire, mais ça correspondait rarement à ce que j’avais envie de faire.

Il y avait les petites vacances, autour d’avril il me semble (c’est tellement loin tout ça !) et en décembre, ainsi que les grandes vacances, entendez vacances d’été. C’était les pires pour moi. Ma phrase fétiche tout au long de cette période : « maman, je m’ennuie... ». Pendant les grandes vacances, comme partout ailleurs, les activités extrascolaires étaient suspendues. Les cours de tennis que j’avais l’habitude de bouder une fois sur deux finissaient par me manquer cruellement.
A cette époque, la chaine nationale était encore jeune, le câble aussi, alors, envisager de passer toute sa journée devant la télé ne faisait pas partie des options ! En période normale, les programmes télé démarraient à 18h. Pendant les grandes vacances, nous avions droit à un programme « Spécial Vacances » qui démarrait dès 16h. Il fallait donc s’occuper au moins jusque là.
Mes activités allaient donc du design à la confection de la collection Eté de mes poupées. Pendant des jours, je m’attelais à dessiner les modèles, puis à les coudre un à un avec les chutes de tissus récupérés chez ma grand mère ou chez une tante. Une fois mes modèles créés, j’invitais ma mère, mon frère et ma tante au défilé. Je reconnais que j’avais beaucoup de chance, ils répondaient toujours présents à mon invitation. Pour ce qui est de leurs commentaires, c’est autre chose...
Les festivités avaient lieu dans ma chambre, devant mon placard. J’habillais mes poupées de mes créations et je les faisais défiler une par une. Durant le défilé, les commentaires de mes invités de choix allaient bon train : « c’est trop serré », ou alors « il est bizarre ce vêtement », « tu porterais ça, toi ?! » ! Pour moi, l’idée n’était pas tant que ce soit « portable », mais plutôt que ce soit original. Bref c’était un défilé de mode, en plus il ne s’agissait que de poupées. Une fois que j’en avais fini avec le stylisme, je repartais dans mon éternelle complainte de la saison: « maman, je m’ennuie » !
Une fois que maman avait pris ses vacances, il arrivait qu’on parte, plus ou moins loin avec elle. Je me souviens notamment de mes premières vacances en France. En réalité, c’était la deuxième fois que je m’y rendais ; la première fois, j’avais 2 ans, mais je n’en ai gardé aucun souvenir...
Au moment de voyage, je devais avoir 9 ou 10 ans, c’était juste avant mon entrée en 6ème. Nous avions dû repousser notre date de départ parce que je n’avais pas validé le concours d’entrée en 6ème. Il a donc fallu que je passe au rattrapage et que nous ayons les résultats avant de s’envoler pour la France.
La France...
J’avais hâte de prendre l’avion : cela faisait partie intégrante de mes vacances ! Ce n’était pas tous les jours que je prenais l’avion, c’était donc un moment qui comptait. J’avais hâte de partir, hâte d’arriver en France. Je ne pourrais pas vous raconter le trajet, je ne m’en souviens pas du tout...
En revanche, je me rappelle que l’arrivée à l’aéroport a été un moment moins agréable parce que nous avions dû patienter dans un bureau assez glauque avant de pouvoir sortir de la zone sous douanes. Fort heureusement, ça n’a duré qu’un court moment (déjà trop long à mon goût !).
Notre séjour a été ponctué de visites de lieux touristiques (dont la tour Eiffel, bien évidemment !), de parcs, de balades, de moments en famille. Notre séjour ayant lieu au mois de juillet, mes tantes avaient prévu de nous emmener voir les feux d’artifices du 14, mais c’était sans compter sur les caprices de la météo : Pluie toute la soirée! Nous avons finalement passé la soirée à la maison : j’étais déçue et je crois même en avoir pleuré. Le lendemain, pour nous remettre du baume au cœur, ma cousine a proposé une sortie à Disney, de quoi nous redonner le sourire!
Je me voyais déjà découvrir le parc cet ses attractions... La joie fut de courte durée. Notre visite du parc s’est limitée à Disney Village. D’ailleurs sur les photos, la déception de n’avoir fait que cette partie du parc était visible. Ni mon frère, ni moi n’étions très souriants sur les photos que nous avons prises ce jour-là ! (Désolée, je n'ai pas les photos avec moi!)
Je gardé des souvenirs assez flous de ce que nous avons fait pendant notre séjour. Ce que j’ai surtout retenu ce sont les moments en famille, mes tantes et ma cousine qui étaient aux petits soins pour nous.
Je me souviens également d’une conversation téléphonique. Non pas que j’écoute aux portes ! Nous étions au salon, à regarder la télé et une de mes tantes était au téléphone au salon également. Au début je ne prêtais pas du tout attention à la conversation, ça m’avait tout l’air d’une conversation normale de deux personnes qui parlaient de vacances. Ce qui a attiré mon attention c’est le fait que ma tante était en train de raconter ses vacances !
Quelque chose clochait ! Elle avait commencé à travailler dès le début des vacances, alors de quelles vacances parlait-elle ? J’ai interrogé mes autres tantes à ce sujet (j’avais dû parler trop fort, car on m’a sommé de baisser la voix).
En été, tous ses collègues et amis avaient pour habitude de partir au moment des vacances. Dès lors que l’été arrivait, la grande double question « tu pars où ? Tu pars quand ? » pointait son nez ; en fin d’été « tu es parti où ? » était sur toutes les lèvres. Pour ma tante, les étés se suivaient et se ressemblaient, elle ne partait que très peu, elle travaillait tout l’été. Répondre tous les ans qu’elle n’était partie nulle part commençait à devenir pesant. Alors pour éviter les regards compatissants, elle préférait inventer des histoires de vacances.
Quand on y pense, c’est vrai que lorsque l’été arrive, les conversations tournent essentiellement autour des vacances : vacances qui vont arriver, vacances dont on revient. On peut ressentir comme une pression de devoir absolument partir quelque part pour avoir quelque chose "d'intéressant" à raconter à son retour. Si on se retrouve à dire qu’on est parti nulle part pour les vacances, on se trouve vite face à ce regard compatissant des gens, suivi de « c’est bien aussi de rester chez soi»...
J’aime partir en vacances, j’apprécie tout autant de passer mes vacances à la maison. A cette occasion, il m’arrive même d’apprécier de m’ennuyer, tant que ça ne dure pas trop longtemps. Je pense que personne ne devrait ressentir cette pression sociale! On ne devrait pas se sentir mal à l'aise de n'avoir rien à raconter quand nous interroge sur nos vacances. L'ordinaire de notre vie, c'est très bien aussi!
Alors que vous partiez en vacances ou pas, que vous passiez vos vacances à la maison, à l’étranger, en famille, passez un très bel été !
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