Suspends ton jugement
- The Nest
- 16 déc. 2020
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 déc. 2020
Cher(e) toi,
As-tu déjà participé à une séance de brainstorming ? En début de séance, l’animateur expose les règles, parmi lesquelles une que j’apprécie tout particulièrement : « suspendre son jugement ». Il s’agit notamment de s’abstenir de commenter ou donner son avis sur les propositions des autres participants, s’abstenir de juger. Ainsi tout le monde peut librement soumettre ses idées, sans se brider, ce qui enrichit considérablement la phase d’idéation.
C’est vrai, la vie n’est pas une séance de brainstorming (quoique...), mais c’est tout aussi important de savoir suspendre son jugement, que ce soit sur les autres ou les situations auxquelles tu es confronté.

Une vidéo dont j’ai oublié le titre illustre bien mon propos. Un homme profite du retard de son vol pour se rendre dans un café et acheter des cookies. Comme il a un peu de temps devant lui, il s’assied à une table et se met à lire son journal. Un autre assis face à lui se sert dans l’assiette de cookies devant lui. L’homme au journal lui jette un regard noir, puis prend également un cookie, avant de se replonger dans sa lecture. Un instant plus tard, le second homme reprend un cookie. Ce qui irrite davantage l’homme au journal. Il ne dit mot, mais son regard en dit long sur son agacement... Alors qu’il ne reste plus qu’un seul cookie, le second sourit et le coupe en deux, pour lui en donner la moitié. L’homme au journal la prend, froidement. Une fois qu'il a terminé, le second homme se lève et s’en va. L’homme au journal ne tarde pas à en faire autant. Au moment de prendre ses affaires, sur la chaise, il découvre alors une boîte pleine de cookies... La sienne...
Durant tout ce temps, ce sont les cookies de son voisin qu’il était en train de manger, croyant que c’était les siens. Ce dernier lui avait souri tandis que lui, l'avait fusillé du regard, systématiquement. Il se sent embarrassé, mais il est trop tard, l'autre homme est déjà trop loin pour s'excuser...
Combien de fois as-tu, toi aussi, été confronté à ce type de situation ? Une attitude, un geste de l’autre et cela suffit à lui coller une étiquette, à le mettre dans une case. C’est humain. Nous avons tous ce besoin de pouvoir associer les choses, les événements à un cadre de référence, de pouvoir mettre des mots dessus, pour appréhender le monde qui nous entoure, cela nous rassure.
Là où le bât blesse c’est lorsque cette étiquette devient permanente. C’est lorsque que tu n’arrives plus à voir la personne autrement qu’au travers du jugement que tu portes à son égard. Il peut arriver à une personne de se montrer sous un certain jour pour une raison bien précise, mais cela ne la définit pas pour autant. En outre, ton jugement peut également s’avérer être une erreur d’appréciation. Ce qui compte, c’est de pouvoir (/savoir) se défaire de ce jugement.
Récemment, j’évoquais ma nature réservée. Il est arrivé à de nombreuses reprises que des personnes qui me connaissent peu l’interprètent différemment et me jugent froide... A force de me fréquenter, elles se sont rendu compte qu’il en était autrement et nombreux sont ceux qui se sont retrouvé à me dire : « je te trouvais froide de prime abord, mais en fait, tu ne l’es pas du tout !»... Tu as sans doute déjà été dans une situation similaire toi aussi, soit en tant que personne jugée, soit en tant que personne émettant le jugement. Cette situation se présentera à nouveau, sans aucun doute. Ce qui compte c’est d’être en mesure de te libérer de ton jugement.
Juger ne s’applique pas qu’aux personnes. Cela vaut pour les événements aussi.
Ma façon d’approcher les choses, de vivre les événements a considérablement évolué ces dernières années, tout particulièrement cette année. Dans ma toute première lettre, je mentionnais la découverte du coaching. Pour être plus précise, je me suis formée à ce métier. Pendant la formation, il y a cette phrase que la formatrice a répétée à plusieurs reprise et qui m’a marquée : « c’est ok ! ».
En général, quand je me pose une question, j’aime avoir la réponse. Quand je vis un événement, j’aime pouvoir mettre un mot dessus, me dire c’est bien, c’est pas bien, autrement dit, coller une étiquette dessus... Au risque parfois de mal le vivre.
Alors, en entendant cette phrase « c’est ok ! », cela m’a fait réfléchir. Cela revenait à me dire, « je l’accepte ». J’accepte qu’un événement puisse m’arriver sans pour autant avoir à me dire c’est bien ou mal. J’accepte de ne pas avoir toutes les réponses sans m’auto flageller. J’accepte en toute neutralité (autant que possible) ce qui m’arrive. Cela peut donner une impression d’indifférence, mais il n’en est rien. Je ne suis pas indifférente à ce qui m’arrive, je l’accueille, je me dis c’est ok. L’histoire continue de s’écrire et avec elle, les réponses.
Aujourd’hui je souhaite t’encourager à suspendre ton jugement autant que possible ; ne reste pas prisonnier des jugements que tu peux porter, sur les personnes, les situations. Tu ne t’en porteras que mieux !
C'est mon souhait de tous les jours; ne pas juger mais essayer de comprendre. Luc 6:37. Cependant cela n'empêche pas d'apprécier une situation, de conseiller, éventuellement de reprocher tout en restant attentif à l'autre.