Un défi si classique
- The Nest
- 13 oct. 2018
- 4 min de lecture
Il y a deux ou trois ans, j’ai entrepris de lire / relire les classiques de la littérature. Je crois que c’est une de ces bonnes idées tirées d'un magazine féminin... (il s’agissait en l’occurrence d’un article sur les choses à faire au moins une fois dans sa vie... Tu parles !!) J’avais listé les livres que je souhaitais lire. Et vu mon engouement pour la lecture, j’ai choisi d’acheter uniquement les versions gratuites sur ITunes.
La lecture sur téléphone ce n’est vraiment pas ce qu’il y a de mieux. Alors j’avais investi dans une petite liseuse. Là aussi j’ai fait le choix d’opter uniquement pour les versions gratuites des livres. Que ce soit sur mon téléphone ou ma liseuse, je n’avais pas fait dans la dentelle, Zola, Dumas, Tolstoï, Homère, toutes ces œuvres qui font rêver les étudiants...
Bien évidemment, j’ai fait mes achats en gros: pas une, ni deux, ni même 3, non, en quelques minutes, j’avais acquis une bonne dizaine des œuvres que j’avais prévu de lire. J’étais fière de moi, bien décidée à les lire TOUTES...

Un petit retour en arrière s’impose ici. Il me semble avoir déjà évoqué le fait qu’aller à la bibliothèque quand j’étais plus jeune était un véritable calvaire pour moi. Je devais être au CM1, tous les mercredis et samedis, maman nous déposait à la bibliothèque. Mon frère était aux anges. Moi un peu moins. Je trainais des pieds dans cet univers de livres. Pendant que mon frère dévorait les livres les uns après les autres, moi je faisais le tour de la bibliothèque (petite bibliothèque), à la recherche de livres qui se feuilletaient rapidement, avec le moins de texte possible de préférence (oui, exclusivement des livres d’images !!). Quand je m’aventurais à lire réellement, il s’agissait d’albums de Boule et Bill ! A la fin de l’après-midi, nous empruntions des livres. Nous pouvions les conserver jusqu’à 15 jours. Hors de question pour moi de sortir de là les mains vides. Je n’aimais pas lire certes, mais j’avais ma fierté ! Alors moi aussi je prenais le nombre de livres maximum autorisé, je faisais semblant de les avoir lu et les ramenais au bout de 15 jours, sans avoir lu autre chose que le résumé en 4ème de couverture. Lorsque j’étais très aventurière, je lisais quelques pages au début, puis d’autres au milieu et les pages de la fin (croyez-le ou non, avec ça, j’arrivais quand même à montrer que j’avais lu le livre et même à le raconter !). A cette époque je détestais tellement lire que mon frère m’avait surnommée « Page 15 », parce que je n’avais pas dépassé la page 15 de je ne sais plus quel ouvrage de la Bibliothèque Rose alors que lui ingurgitait les œuvres de la Bibliothèque Verte à la vitesse de la lumière. Cet affront avait bien entendu titillé ma petite fierté et j’avais pris sur moi de lire un livre entier après ça, ce qui m'a valu les applaudissements de la maisonnée ! Des livres, j’en ai lu plusieurs, bien sûr, mais la lecture n’a jamais été un réel plaisir pour moi.
Vous l’aurez compris, lire / relire les classiques de la littérature relevait plus que d’un challenge pour moi. J’avais commencé par une œuvre de Zola. Dès les premières pages, je pouvais sentir le découragement m'envahir à grandes enjambées, je me demandais quelle mouche m’avait piquée de vouloir faire ça. Je suis passée à un autre classique, j’ai trouvé ça tout aussi ennuyeux, bien que très bien écrit.... Lorsque je regardais ma liseuse, je pouvais voir toutes les œuvres que j’avais commencé à lire, sans jamais les terminer !
Pendant un séjour avec maman, alors que nous nous reposions dans la chambre, j’ai voulu retenter ma chance avec une nouvelle œuvre : l’Odyssée. Un choix fort audacieux. Trop audacieux!
Maman était à l’opposé de la pièce et lisait quant à elle un roman policier. J’étais très excitée à l’idée de lire enfin cette œuvre. Je n’en avais lu que des extraits jusque-là. Au bout de 10 minutes de lecture, je me suis mise à maugréer, je ne comprenais rien, et je revenais sans cesse à la première page. Bien entendu, maman est intervenue pour savoir ce qui engendrait autant d’agacement de ma part. Elle s’est moquée de moi. Oui, je n’avais pas choisi l’œuvre la plus simple, écrite dans un français d’outre-tombe, un français que plus personne ne parle aujourd’hui (et pourtant l’œuvre que j’ai choisie indiquait qu’il s’agissait d’une traduction récente ! Je n’ose même pas imaginer ce qu’aurait donné une traduction plus ancienne !). Je butais sur les mêmes phrases encore et encore. C’était de ces phrases où les mots ne sont pas dans l’ordre qu’on leur connaît habituellement. Une heure plus tard, j’avais à peine lu un chapitre. J’ai refermé le livre et je suis allée lire des choses plus légères sur Facebook. Là au moins, la compréhension est beaucoup plus simple (je l’avais bien mérité !!). Pour ce qui est de l’Odyssée, j’ai fini le premier chapitre...
Un peu découragée par mes tentatives, j'ai fini par faire cadeau de ma liseuse à ma maman, avec toutes les oeuvres que je devais lire.
Pour autant, j’ai toujours cet objectif de lire mes classiques. Il y a peu, j’ai lu avec beaucoup de plaisir, les aventures de Tom Sawyer (d’ailleurs, j’y reviendrais dans un prochain billet). Il y a quelques jours, j’ai démarré Anna Karénine (en réalité, c’est surtout parce que j’ai prévu d’aller voir le ballet en fin d’année, alors, j’aimerais savoir de quoi il en retourne, car comprendre un ballet sans avoir lu le livre, ni connaître l’histoire...)
Et vous, vous arrive-t-il de vous lancer des défis de ce type, pour forcer un peu votre nature, vous mettre dans des postures inconfortables (essayer de trouver le confort dans cet inconfort) ? Qu’en retirez-vous ? N’hésitez pas à le partager !
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